pendant la guerre 1872, in-12; Impressions et Souvenirs 1873, Sauf Feugère 1, les divers historiens de la littérature qui se sont occupés des relations de George Sand et dAlfred de Musset se sont efforcés de fixer la date de leur première rencontre. On sait que celle-ci eut lieu au cours dun dîner offert chez Lointier 2 par Buloz à ses collaborateurs. Donnay fixe cette date en juin 3; Hen-riot en avril ou en mai 4; Mme M-L. Pailleron à la fin de mars 5. Celle-ci produit une lettre de George Sand à Buloz où il est dit : Je ne vous ai pas donné ma Vieille Histoire.. Plus loin George Sand remercie Buloz pour lui avoir donné un très bon dîner en très bonne compagifie. Enfin elle déclare : Je vous promets de travailler pour vous aussitôt que jaurai fini mon livre. Ce livre, cest Lélia, dont elle dit, dans une autre lettre : Je naurai pas terminé le manuscrit du second volume avant la fin davril. Dès que jaurai fini, vous me trouverez disposée à vous laisser choisir un fragment. Ces textes permettent daffirmer que la première lettre fut écrite entre la publi cation de la Vieille Histoire et celle des fragments de Lélia dans la Revue. Or, la Vieille Histoire est de mars 1833 6 et les fragments de Lélia parurent le 15 mai. Le dîner étant antérieur à la première lettre, la date proposée par Donnay juin se trouve éliminée, ainsi que la seconde hypothèse dHenriot mai. Restent la première hypothèse dHenriot avril et lhypothèse de Mme M L. Pailleron fin mars. Evidemment celle-ci se fonde pour éliminer avril sur le fait que, daprès elle, les fragments de Lélia ont paru en avril dans là Revue des Deux-Mondes 7; mais comme ils ont paru en réalité le 15 mai, on ne peut choisir entre fin mars et avril 1833; Quel blasphème après ces huit années de dévouement maternel! Mais le pauvre cur froissé navait pas conscience de son délire. Je pensais que quelques mois passés dans léloignement et le silence guériraient cette plaie et rendraient lamitié calme, la mémoire équitable. Mais la révolution de février arriva et Paris devint momentanément odieux à cet esprit incapable de se plier à un ébranlement quelconque dans les formes sociales. Libre de retourner en Pologne, ou certain dy être toléré, il avait préféré languir dix ans loin de sa famille quil adorait, à la douleur de voir son pays transformé et dénaturé. Il avait fui la tyrannie, comme maintenant il fuyait la liberté! Le 12 novembre, il écrit au vigilant Tattet dont il sait linfluence si redoutée de Celle quil veut fuir Tout est fini. Si par hasard on vous faisait quelques questions, si peut-être on allait vous voir pour vous demander à vousmême si vous ne mavez pas vu, répondez purement que non et soyez sûr que notre secret Il éprouva dabord un grand soulagement du départ de George Sand. Celle-ci, qui navait pas rompu encore avec M. Dudevant, rentrait à Nohant pour la troisième fois depuis son retour de Venise. A peine installée, elle écrit à son cher confident Sainte-Beuve, et lui expose létat de son cœur. Il lui a fallu quelques jours pour se reprendre; mais le réveil a été assez doux. Elle a retrouvé ses fidèles amis. Alfred lui a écrit affectueusement, se repentant beaucoup de ses violences. Son cœur est si bon dans tout cela! Je ne désire plus le revoir, ajoute-t-elle, cela me fait trop de mal. Mais il me faudra de la force pour lui refuser Grâce au ciel, Maurice, affrontant du matin au soir la pluie et le vent, avec sa sur, recouvra une santé parfaite. Ni Solange ni moi ne redoutions les chemins inondés et les averses. Nous avions trouvé dans une chartreuse abandonnée et ruinée en partie un logement sain et des plus pittoresques. Je donnais des leçons aux enfants dans la matinée. Ils couraient tout le reste du jour, pendant que je travaillais; le soir, nous courions ensemble dans les cloîtres au clair de la lune, ou nous lisions dans les cellules. Notre existence eût été fort agréable dans cette solitude romantique, en dépit de la sauvagerie du pays et de la chiperie des habitants, si ce triste spectacle des souffrances de notre compagnon et certains jours dinquiétude sérieuse pour sa vie ne meussent ôté forcément tout le plaisir et tout le bénéfice du voyage. À son malade de lhôtel Danieli, quune affection liera toujours à lui dune manière sublime pour eux deux, incompréhensible pour les autres-déviter lintempérance et de se souvenir de certaine eau de gomme arabique, quil lui fit avaler a Venise. George a lu ce sermon sur le vin de Champagne Sois sur, ajoute-t-elle a Alfred, que si Pagello en avait sous la main, il en boirait une bouteille a chaque point de son discours. Cette nuit javais résolu de vous faire dire que jétais à la campagne mais je ne veux pas vous faire de mystères ni avoir lair de me brouiller sans sujet. Maintenant, George, vous allez dire Encore un qui va mennuyer, comme vous dites. Si je ne suis pas tout à fait le premier venu pour vous, dites-moi, comme vous me lauriez dit hier en me parlant dun autre, ce quil faut que je fasse; mais, je vous en prie, si vous voulez me dire que vous doutez de ce que je vous écris, ne me répondez plutôt pas du tout. Je sais comme vous pensez de moi, et je nespère rien en vous disant cela. Je ne puis quy perdre une amie et les seules heures agréables que jaie passées depuis un mois. Mais je sais Quimporte le flacon, pourvu quon ait livresse? Nous suivons Frédéric Chopin et George Sand depuis leur arrivée à Paris en 1831, où tous deux luttent pour faire reconnaître leur art. Rapidement, Chopin devient lâme des salons, avant de voir son talent éclater au grand jour lors dun concert à la Salle Pleyel. Et George publie des romans qui rencontrent le succès auprès du public et de la critique. Lun et lautre assistent à la misère du choléra, à la terreur des émeutes de juin 1832, au passage de Niccolo Paganini, qui traverse le ciel parisien comme une comète. Au fil des épisodes, nous croisons aussi Franz Liszt, Marie dAgoult, Felix Mendelssohn, Honoré de Balzac, Victor Hugo, Henri Heine, Eugène Delacroix.. Paris est un tel rassemblement de talents! Et nous suivons les amours de Frédéric Chopin et George Sand, depuis leur rencontre surprenante jusquà leur installation dans le quartier de la Nouvelles Athènes, en passant par leur voyage à Majorque, les étés ensoleillés à Nohant, les séjours à Paris, où lautomne les ramène. Chopin sy rend presque tous les jours chez George, qui aime tant lécouter : Se;Mt er, senza paWaf, occ!r a mmo dMK po che parte domani. Le bidasse Apollinaire fait le mur et la rejoint. Ils passent des jours et des nuits à lHôtel du Midi, square de la Couronne, où il écrira ses plus belles lignes mêlant la détresse de la guerre à celle de lhomme transit damour passionné. Une fois partie, Lou laisse un vide dans la vie du poète qui doit trouver dautres loisirs pour ne pas devenir fou. Cest ici la Lou des poèmes de, Poèmes à Lou. Leurs échanges épistolaires représentent 220 lettres, dont il ne reste que 45 exemplaires, et 76 poèmes. Elle se lie damitié avec la comédienne Marie Dorval, qui collabore à lécriture de Cosima, pièce de théâtre de George Sand créée le 29 avril 1840 à la Comédie-Française, avec Marie Dorval dans le premier rôle. Alfred de Musset Dis-moi, quel songe dor nos chants vont-ils bercer?
18 A Charlotte Marliani, 26 février 1839, Corr t. IV, p 577. Lorsque contracte une dysenterie qui loblige à garder le lit, préfère aller voir ailleurs que de rester au chevet de sa bien-aimée.
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